Sur Michael Herbrand (Français)
*1937 a Dortmund/Allemagne
Il vit a Cologne /Allemagne et au Perigord-Vert
„Chez-lui en France et en Allemagne“
"Le petit Champ en Perigord vert "`05 100x120cm l`huile sur toile
« Le cours de ma vie ne présente pas d’intérêt – Ce qu’il importe de prendre en considération, c’est mon art ». Si nous écoutons le peintre et tenons pour vraies ses images et ses couleurs, il nous faut alors accepter des impressions et nous laisser envahir par des sentiments, par du vécu.
De nos jours on voit rarement un peintre s’expliquer sur l’esthétique de ses modèles et de sa représentation. Un travail assidu et conséquent –même à contre-courant de l’époque qui explique l’art ou s’en sert pour provoquer – et l’expérience de la richesse thématique du paysage culturel européen imprègnent sa vie. « Des photos de paysages, c’est magnifique, mais la nature, jamais je ne pourrais la peindre sans la vivre,– seule l’expérience vécue me le permet – il me faut percevoir et transposer moi-même le jeu de la lumière sous les arbres, je dois ressentir les couleurs , pouvoir vérifier à quel point elles sont authentiques – impossible sur des photos - , mon plaisir serait perdu. » Ces phrases à elles seules introduisent suffisamment l’œuvre de Michael Herbrand. Suivons-le donc dans sa seconde patrie, le Périgord et la Dordogne dans le Sud-Ouest de la France (l’ancienne Aquitaine), où, depuis bientôt dix années, il vit, travaille, et se sent à l’aise pour peindre
MICHAEL HERBRAND "Leuchtende Iris" `03 l`huile sur toile 63x70cm
Ce qui inspire la peinture de Michael Herbrand, ce n’est pas le superbe point de vue depuis la terrasse du château sur le jardin et son bel ensemble de parterres et de buis bien taillés – c’est le fouillis au fond du parc, ses gigantesques buissons de rhododendrons plantés jadis et retournés aujourd’hui à l’état sauvage, blottis sous les vieux arbres. La nature, repartie à la conquête de son territoire et se façonnant elle-même dans sa plénitude, est stimulante et esthétique en soi. Ce ne sont pas des parterres de roses et leurs cascades de fleurs témoignant de l’art du jardinier, ce sont des plantations oubliées, reparties à la conquête de leurs formes propres, des pommiers ou des poiriers qu’on ne taille plus, des allées déformées par le vent, des chênes noueux, des buissons sur d ‘exubérantes prairies en friche. Il y a de flamboyants champs de colza en fleur ,recoins blottis entre de vertes haies d’aubépines , des creux imprimés par la nature dans les douces ondulations des collines , des arbres par ci par là , aucune plantation marquant des limites bien droites. Michael Herbrand tient à représenter des paysages, disons plutôt des ensembles initialement créés par l’homme, à l’esthétique non-convenue et qu’on ne peut normalement pas trouver beaux – arbres difformes, allées torves bordées d’arbres irrégulièrement espacés, fleurs revenues à l’état sauvage dans un jardin, toits de villages biscornus, construits juste selon la configuration du terrain, chaotique floraison d’une forêt de rhododendrons foisonnant à l’aise dans un étang ou par-dessus un mur, sans se soucier de l’espace requis pour la tondeuse à gazon. L’artiste tient à saisir et à reproduire l’esthétique propre à la nature et non pas l’idée que nous en avons
"Les sentiments du soir" `02 100x120 cm l`huile sur toile.
Si nous acceptons de partager ses sentiments et ses émotions, Michael Herbrand nous emmène dans sa vision des paysages.Il ne nous les peint pas en traits clairs, mais davantage à la manière des Impressionnistes, avec des aplats de couleur, des particules colorées, des interpénétrations de formes géométrique et la dissolution de la lumière en couleur et en surface. La profondeur et la dimensionalité de l’œuvre est atteinte par les couleurs, dont la langue et le choix s’approchent de la manière des Expressionnistes et nous semblent donc familières . La vibrante chaleur du soleil sur les toits rouge sang de villages sur la Vézère ou l’Auvézère, dont on dirait que les maisons se nichent dans le paysage telles « une poule couvant dans son nid », sont peintes d’un pinceau rythmant les surfaces et d’un trait appuyé. Des arbres montrant à partir du sol et à travers des branchages verts-bleus par-dessus la cime un ciel en jaune et rouge annonçant le lever du soleil ou son ardent coucher. Sur la palette de Michael Herbrand peut se côtoyer un rouge flamboyant et un bleu chaud, chaud comme se perçoit un matin d’été. Des couleurs peuvent se ressentir et se vivre.
Le jaune et l’ocre sont là pour les champs et les sols, réfléchissant la force et la chaleur de la lumière, le vert et le bleu rendent la fraîcheur des prairies, les forêts ombreuses, les rives d’un étang ou d’un fleuve, les murailles d’églises et de vieux châteaux. Les tableaux de Michael Herbrand transmettent le bonheur et la joie de voir. Le véritable pouvoir de cet artiste est de peindre l’architecture des paysages. Ce sont des ensemble de vieux villages du Périgord avec leurs typiques paysages de toits – ce sont des ponts de pierre et des viaducs qui vous mènent hors du vert des forêts de par les fleuves et les vallées dans lesquels à nouveau ils se cachent.
L’enchevêtrement des arbres et des branches se mue en « architecture de la nature » qui ne fait plus qu’un avec l’architecture créée par les hommes ou inversement. Des gentilhommières et des châteaux presque oubliés stimulent davantage l’imagination de l’artiste que les témoignages culturels qui font courir les touristes. Le Périgord, la Corrèze et le Limousin sont devenus la seconde patrie du peintre Michael Herbrand et lui inspirent une nouvelle phase créatrice aux coloris plus lumineux et plus impressionnants.
"Les esquisses du Perigord vert" l`huile sur papier
Voici une citation du Dr. Hubertus Froning du Musée Folkwang d’Essen/ Allemagne :
« La qualité des couleurs éveille en nous une impression immédiate de nature sous une forme intensifiée. C’est là que réside la fascination et la vraie force des tableaux de Herbrand. La frontière entre l’encore-couleur et la représentation déjà figurative est ouverte et fluctuante, à la limite, elle n’existe pas du tout. Le processus de la révélation est plus dynamique et dépasse encore et encore les limites de l’objet. » « L’emploi souverain des couleurs et des formes révèle, en tant qu’addition de visions et de vécus, un aspect de la nature et de son agencement. Cette force de la Nature nous est rendue par ces peintures, non sous forme d’ impression nostalgique diffuse, plutôt en tant qu’élixir de vie ».
L’esthétique n’est pas un luxe portant à philosopher, mais un besoin vital. L’art provient d’un homme entier à sensibilité profonde, pas de son seul esprit. Un peintre peint ses tableaux, il ne les verbalise que rarement en une égale plénitude esthétique . Michael Herbrand est sans pathos, mais grandiose dans son Art. L’esthétique est un cadeau pour nous, les contemplateurs.
Petra Riedel-Zapp - traduction de Jean-Paul Voland
"Un champ de colza pres de Sarrazac en perigord vert" `05 80x100cm l`huile sur toile
Merci beaucoup de votre interesse a la peinture de
MICHAEL HERBRAND
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